Musée de Quiberon - maison du patrimoine

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1957 La Recouvrance (Naufrages)

1957 Echouage du chalutier la REcouvrance

Au matin du mercredi 13 février 1957, deux marins de Quiberon qui se rendaient à la pêche à pied à la pointe du Conguel ont aperçu une épave, retournée sur l'eau, à environ 500 mètres de la côte.

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Sitôt alertés, les gendarmes et les douaniers se sont rendus sur place, à Port Frégate.

La mer était déchaînée, il était impossible de s'en approcher. Au fil de la journée, malgré la tempête, les habitants ont afflué et assisté au terrible spectacle.

De nombreux objets provenant du bateau étaient ramenés par les vagues. À 18 h, l'administrateur de l'inscription maritime de Quiberon, alertant les différents quartiers maritimes, a eu connaissance du nom et l'origine du bateau.

Ce n'est que le lendemain matin, le jeudi 14 février, vers 10 h, à marée basse, la tempête s'étant calmée, que quelques hommes ont pu inspecter l'intérieur du bateau. Le Recouvrance a été identifié grâce à son poste de radio, dont le bâtis portait l'indicatif d'appel. Aucun des sept marins n'a été retrouvé.

Le naufrage reste un mystère

Le Recouvrance était un caboteur d'environ 30 mètres de long, sur 6 de large, appartenant à l'armement nantais Laraison et frères. Il transportait essentiellement de la farine pour les minoteries du même nom, mais dans ce voyage, il était vide. Il avait quitté Pont-l'Abbé le mardi 12 février, vers 11 h, à destination de Pornic.

On sait que la traversée s'est bien passée jusqu'à 17 h 30 car les liaisons radio étaient régulières. Le bateau approchait Belle-Île. Les marins ont avancé les hypothèses d'un brutal « coffrage », succession d'énormes paquets de vagues par le travers, ou d'une avarie, d'une panne de moteur, dans cette mer déchaînée.

Un réveil trouvé à bord, arrêté à 1 h 40, dans la nuit du 12 au 13, a permis de situer l'heure du drame. Et d'après la direction des vents, le naufrage s'est vraisemblablement produit entre le récif des Birvideaux et la pointe des Poulains sur Belle-Île.

Des fusées rouges ont été aperçues ce soir-là, mais la base aéronavale de Lann-Bihouée en lançait souvent dans ces parages, lors d'exercices nocturnes. L'alerte n'a pas été donnée. L'état de la mer et la proximité des roches auraient rendu impossible toute tentative de secours.

Les sept marins étaient de Lampaul-Plouarzel, Groix, Tréguier, l'île d'Yeu, Noirmoutier et Pornic.

Article de Caroline Moreau pour
Journal Ouest-France du 13/02/2012
Edition : Auray - Rubriques : Quiberon