Musée de Quiberon - maison du patrimoine

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Moyen Age-Renaissance (Histoire)

Histoire de la Presqu'île

Moyen Age - Renaissance


Construction de la première chapelle de Lotivy édifiée à l'emplacement d'un ancien oratoire dédié à Dewi (David), saint du pays de Galles.(plus de détails en docs annexes)

Quiberon dépendait autrefois du doyenné de Pou-Belz. Quiberon (provenant du breton "Kerberoën"), mentionné comme "Insula" en 1027, est, semble-t-il, un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Plouharnel.

En 1030, l'abbé Félix débarque à Conguel pour restaurer le prieuré de Saint-Cloman (Saint-Clément), ruiné par les vikings. Relevé de ses ruines, le prieuré de Saint-Clément devient paroisse. Durant près de 400 ans, San-Cloman sera la paroisse de l'île de "Keberoën".

L'île de Kébéroen est accessible à marée basse. Elle est en grande partie couverte de forêts. où vivent des cerfs et d'autres animaux sauvages. Les ducs de Bretagne en sont propriétaires et viennent souvent s'y livrer au plaisir de la chasse.

Au début du XIème siècle,. Le duc Allain III, entouré de sa cour, y rend d'ailleurs la justice.
Ainsi, en 1037, il s'y trouve avec sa cour, quand on vient lui demander la confirmation du don de Locoal à l'abbaye de Redon (Cartulaire de l'abbaye de Redon, 326). Il rétablit le prieuré cette même année et le donne à l'abbaye de Saint-Gildas de Rhuys.

Vers 1067, le duc Hoel, gendre du précédent, donne, au chapitre de Quimper, le droit de prendre à perpétuité, dans son domaine de Quiberon, autant de peaux de cerfs qu'il en faudrait pour relier les livres de la cathédrale. (Pr. I. 378).
Le même duc, assisté de sa femme Havoise, donneà l'abbaye de Quimperlé, en 1069, le lieu appelé alors "Loc Deugui de Keperoen" (Lotivy). Il est qualifié de "fisc", fiscus, donc un domaine public, peut-être depuis le temps d'Erispoë. On mentionne également, à l'emplacement d'un ancien village gaulois, l'existence d'un prieuré Saint-Clément (déformation probable de Koulman ou Colomban) relevant de l'abbaye de Rhuys.
L'acte est conservé dans le cartulaire de l'abbaye de Quimperlé : "A tous ceux qui liront ou entendrons ces lettres, qu'il soit connu que moi Hoel, consul des Bretons, et Havoise ma femme, nous avons donné Locdeugui en Quiberon et toutes ses appartenances au monastère de Sainte-Croix de Quimperlé et à ses religieux à perpétuité, pour le salut de nos âmes et de celles de nos parents et de nos enfants. Et comme ce don paraissait important aux moines, ils nous ont donné, par amour de Dieu, un beau cheval bigarré, par la main de mon frère Bénédic, abbé de Sainte-Croix. Témoins, etc ..." - l'an du Seigneur 1069... le 10 avril (Pr I. 432).
Le terrain fut travaillé dans les dépendances du château de Quiberon, et la chapelle du manoir a pu devenir la chapelle du prieuré : dans ce cas, l'emplacement de la demeure ducale aurait été dans le voisinage de Lotivy, et l'île de Téviec, (vendue en 1798, comme provenant du domaine royal) aurait été le dernier reste de la propriété des anciens ducs de Bretagne.

La forêt existait encore au XIIIème siècle, car en 1208 l'abbé de Quimperlé dut plaider, devant la cour d'Auray, contre les quatre forestiers de Quiberon.

Durant près de 400 ans, Saint-Clément sera la paroisse de l'île de Quiberon. Le prieur du couvent est alors le chef de la paroisse et en perçoit les dîmes. Lorsqu'il doit rentrer rentrer à l'abbaye, il garde le titre de recteur primitif, avec les deux tiers des dîmes et le droit de chanter la messe aux grandes fêtes de l'année. Le vicaire perpétuel qui le remplace dans sa paroisse a le casuel et une portion congrue, payée tantôt en grains tantôt en argent.

Vers le XVème siècle, l'église de Saint-Clément et son cimetière étant de plus en plus envahis par les sables, on construit une nouvelle église Quibere paroissiale au village de Locmaria.
Plus tard les bois diminuèrent encore et finirent par disparaître (Joseph-Marie Le Mené - 1891). En 1438, le duc Jean V, donne à son fils Pierre de Bretagne, la châtellenie de Quiberon (chastellenie de Queberoen). la forêt a perdu de son importance, au profit de la culture du blé, car le duc Jean V, en réglant le partage lui engage a « la chastelenie de Québéroen, sans y comprendre les bleds et la garane du dit lieu » (Pr. II. 1320). Il n'est alors plus fait mention de gros gibier, ni de forêts.

Dans son livre "Quiberon Presqu'île" édité en 1966 Madame Claude Dervenn écrit:
"... Morte, la forêt a survécu dans la mémoire populaire, dans la tradition transmise de bouche à oreille jusqu'à aujourd'hui. De vieilles femmes de St-Julien et de St-Pierre m'en ont parlé comme si leur grand-mère l'avait connue: en ce temps là, on pouvait aller à pied d'ici jusqu'à l'île d'Houat. Il y avait une forêt qui couvrait toute la baie, si épaisse qu'on avait bâti une maison où on allumait un feu, la nuit, pour guider les voyageurs ; on l'appelait la Maison de nuit, Ty an Noz, c'est à cet endroit là que se trouve actuellemnt le phare de la Teignouse..." (Teignouse=Maison de la nuit)

On rencontre l'appelation Queberon en 1426, en 1464, en 1477, en 1481.

En 1532, Après la signature à Vannes de l'acte d'union de la Bretagne à la France, Quiberon passe directement du Domaine Ducal d'Anne de Bretagne et de sa fille Claude, dans le domaine du Roi de France, François 1er (Epoux de Claude). La "Chastellenie de Queberoen" devient alors "Queberon et passe alors directement du domaine ducale d'Anne de Bretagne, dans le domaine du roi de France François Ier.

Saint-Pierre-Quiberon est détaché en 1653.

Jusqu'à la Révolution, il existera deux prieurés dans la presqu'île : Lotivy qui relève de l'abbaye bénédictine de Sainte-Croix de Quimperlé et Saint-Clément dépendance de l'abbaye de Saint-Gildas de Rhuys. Le prieur de Saint-Clément résidera d'ailleurs au XVIème siècle au lieu-dit "Roch-Priol".

Tout au long des siècles, Anglais, Espagnols, Hollandais, Allemands, viennent chercher refuge dans la Baie et en profitent pour piller la Presqu'île." .