"LE FRANCE " Cuirassé, classe Courbet (1911-1922)Naufrage à La Teignouse (Baie de Quiberon) : Le 26 Août 1922 à 0h57, revenant d'une campagne d'exercices devant Belle-ile, il talonne une roche dans le passage de la Teignouse. Le commandant ordonne de stopper les machines. Mais voyant que le navire paraît déséchoué, et qu'il conserve son erre, il fait remettre les machines à 10 noeuds et poursuit sa route sur l'alignement du feu blanc de Port-Navalo. En même temps, il fait inspecter le fond du navire. Vers 1h10, les machines et dynamo stoppent faute de vapeur, privant le navire d'énergie et de lumière. Il ne peut même plus mettre les embarcations de secours à l'eau. Peu à peu le courant se lève et pousse la "France" vers les hauts fonds. Pour éviter toute nouvelle voie d'eau, le commandant ordonne de mouiller. Le cuirassé ne peut plus manoeuvrer se remplit rapidement d'eau et prend de la bande sur bâbord.
 Couverture du "Petit Journal" 10 septembre 1922>>>>>>
Il est 1h49, quand le cuirassé le "Paris" alerté par le télégramme de la "France", vient mouiller à proximité. L'évacuation commence dés l'arrivée des premières embarcations du "Paris". A 3h15, le "Strasbourg" et le "Metz", deux autres navires de l'escadre, arrivent sur zone et mettent leurs embarcations à l'eau, accompagnant celles du "Voltaire" déjà là. Le commandant Guy, chassé de la passerelle par la gîte, est tombé à la mer. Il est récupéré légèrement blessé. La "France" chavire sur bâbord et fait un tour en quelques secondes. Il n'y aura que trois disparus dans le naufrage. Le commandant Guy sera jugé et relaxé par le Tribunal Maritime de Lorient, le 13 décembre 1922. La roche qui avait causé la perte de son navire n'était pas mentionné sur les Instructions Nautiques . Elle sera ainsi nommé "Basse nouvelle "... Après une vaine tentative de renflouage, faite par la société Pasquet & Bons, des entreprises se succèderont à la démolition des tonnes d'acier de l'épave. De mai 1935 à février 1952, l'entreprise Neptune, puis pour finir la société Armor de Nantes finira le chantier en 1958.
Les vestiges du naufrage sont aujourd'hui exposés à la maison du patrimoine Lire également l'article de Gilles Millot "Le Naufrage de la France, le cuirassé malchanceux" du magazine Le Chasse-MaréeLes caractéristiques du cuirassé France:Le cuirassé La France a été mis sur cale le 11 novembre 1911 aux chantiers navals de l'Atlantique de Saint-Nazaire, lancé le 8 novembre 1912 et entre en service le 15 juillet 1914 à Brest. Caractéristiques techniques : Longueur : 168,00 m, Maître-bau : 27,90 m. Tirant d’eau : 9,00 m. Déplacement : 22 190 tonnes (standard), 25 850 tonnes (maximal) Propulsion : 4 turbines "Parson", 24 chaudières "Belleville", puissance : 28000 ch, vitesse : 21 nœuds Caractéristiques militaires : Armement : Six tourelles doubles de canons de 305mm modèle 1910, 22 canons de 140mm modèle 1910, 4 canons de 47mm, 4 tubes lance-torpilles de 457mm. Rayon d’action : 8 370 nautiques à 10 nœuds. Équipage : 1069 à 1108 marins. Anecdote : "19, 20, 21 avril 1919, Mutinerie à Sébastopol :C'est du cuirassé France que partit la révolte des marins de la mer Noire. Déclenchée le 19 avril 1919, elle durera jusqu'au 21 avril. Le surlendemain 23 avril, quand, à 11 heures du matin nous entrâmes dans le port de Sébastopol, plusieurs cuirassés et l'aviso Algol y étaient ancrés. Le cuirassé France avait quitté Sébastopol le matin même, à 9 heures. Tout nous semblait calme. Mais ce calme n'était qu'apparence... En signe de protestation de nombreux mécaniciens refusent de travailler et montent sur le pont. Cependant que certains, cédant aux menaces redescendent dans les machines, les irréductibles sont arrêtés et mis en cellule. Parmi eux : Couette, Delarue, Leroux et Virgile Vuilemin un matelot mécanicien originaire de Besançon, qui deviendra par la suite la tête de la mutinerie. Loin de se calmer, la colère grandit quand l'équipage su que la corvée de charbon est décidée pour le 20 avril, dimanche de Pâques. Or, pour ceux qui ont fait l'escadre à cette époque, la corvée de charbon n'était pas une partie de plaisir, aussi le mécontentement était-il grand parmi les matelots. Aussitôt circule à bord le mot d'ordre : Pas de corvée de charbon. Ce soir, après le branle-bas, rassemblement sur la plage avant. C'était le soir du 19 avril. Ils sont là environ 600 hommes discutant ferme. Le bidel (capitaine d'armes) tenta d'intervenir pour ramener le calme, mais il est accueilli par des cris hostiles et des coups de sifflets. Le commandant Robez, du France demande aux délégués de calmer l'équipage et va jusqu'à promettre qu'aucune sanction ne sera prise. Ce qui ne l'empêchera pas plus tard devant le conseil de guerre de soutenir qu'il n'avait engagé que lui, personnellement. Finalement, le France appareilla pour Bizerte. Les officiers, neutralisés, l'équipage restera maître du bâtiment jusqu'à son arrivée en Tunisie, et le service à bord sera dirigé par un quartier-maître délégué par l'équipage. Devant la gravité de cette situation, l'état-major français, comme à Odessa, en conclut qu'il était d'extrême urgence de faire évacuer Sébastopol. Malgré la promesse faite par le commandant Robez, les tribunaux maritimes ne furent pas tendres à l'égard des mutins qui se virent infliger des condamnations allant de dix à vingt ans de prison. Pendant deux heures, Virgile Vuillemin courageusement, se fera le véritable avocat de ses camarades. Les "Mutins de la mer Noire" entraient dans l'histoire. " René Lochu "Libertaires, mes compagnons de Brest et d'ailleurs" Page du site www.archeosousmarine.net Siège social : 7 rue des marronniers - 56480 Cléguerec Copyright 2009 |