Pourquoi construire des lavoirs aussi loin du coeur des villages, au XIXe siècle, quand on se déplaçait sur des chemins de terre, sans la moindre lumière le soir venu, à pied ou au mieux à cheval pour transporter du linge mouillé ? Et le tout pour se retrouver face à l'océan pas toujours clément...

Ces lavoirs furent construits à la fin du XIXe siècle parallèlement au développement de l'activité sardinière. En effet, la bourgeoisie quiberonnaise vit d'un très mauvais oeil que des ouvrières aux robes empuanties d'huile de sardine viennent laver leur linge au lavoir communal le dimanche, leur seul jour de repos, alors que les bourgeoises, elles, faisaient laver le leur le lundi ! Elles demandèrent donc à la municipalité d'alors de faire construire ces lavoirs pour ces ouvrières qui après une rude semaine dans les conserveries de sardine, qui étaient alors légions à Quiberon (Quiberon qui fut même le premier port sardinier de France dans les années 1950), devaient se rendre dans ces lavoirs excentrés et parfois dangereux d'accès par mauvais temps !