[en]

Deutsche Besuchers

mobiles,ipad
Histoire de la presqu'île de Quiberon Le Musée expos temporaires Histoire de la presqu'île de Quiberon Contact, situation vieilles cartes postales de Quiberon
 




+ Expos passées
+ Histoire
+ Docs diverses
+ Docs préhistoire
+ Docs Les Gaulois
+ Docs Les Romains
+ Docs 1746
 -  Docs 1759
+ Docs 1778
+ Docs 1788
+ Docs 1795
+ Docs 1795 - Lieux
+ Docs 1795 blancs
+ Docs 1795 bleus
+ Docs 1800
+ Docs 1898
+ Docs 1917
+ Docs 1944
+ Docs 1945
+ Les Chapelles
+ Traditions
+ Autres
+ Guilvinec/Quiberon
+ Les forts
+ Naufrages
+ Toponymie
+ Vie maritime




La bataille des Cardinaux



A Cold November Day - Monamy Swain montrant le Royal George de Hawke.
(National Maritime Museum
neg 5639)

En août 1759, la guerre de Sept Ans bat son plein, quatre petits rochers à l'ouest de Hoëdic vont donner leur nom à une bataille navale, tristement célèbre, contre nos voisins anglais. Le roi Louis XV, ou plutôt sa marine royale, a infligé une sévère punition à ces éternels adversaires à St Cast, mais en a subi une du coté de Gibraltar… Aussi, à l'Amirauté germe l'idée d'un coup décisif, une invasion des îles britanniques , et donne pour ce faire instructions à l'escadre de Brest d'aller chercher la troupe basée dans le Morbihan. Vingt et un vaisseaux, trois frégates et deux corvettes dotés de 1.500 canons pour embarquer l'infanterie terrestre, soit au total environ 14.000 hommes, placés sous les ordres de l'Amiral de Conflans, âgé de 70 ans.Les navires sont rassemblés dans le golfe du Morbihan, prêts à transporter le corps expéditionnaire qui doit intervenir en Ecosse. Pour appareiller, le convoi attend l'escadre de Brest,


La bataille des cardinaux 1759 par Francis Swaine, 27 x 56
Le bateau de l'Amiral de Conflans(bannière) Soleil Royal est en feu ,le second à partir de la gauche en première ligne au milieu est le navire deamiral de Sir Edward Hawke le Royal George.

<< Le royal George
Les Anglais sont bien renseignés sur nos défenses et nos engagements de forces, aussi alignent-ils trente quatre vaisseaux, ainsi que dix frégates et corvettes armés de plus de 2.000 canons… et comptent sur une supériorité numérique d'environ 3.500 hommes.

2 Cartes des lieux :

les îles sont bien pourvues (elles aussi) en hommes et équipements : Belle-Ile, Houat, Hoëdic, l'île Dumet fortifiée par le vainqueur de St Cast, le Duc d'Aiguillon. L'amiral de Conflans pense qu'il faut amener l'ennemi, dirigé par l'amiral Hawkes, en baie de Quiberon, où il espère compenser son infériorité numérique par une subtile manœuvre : les placer entre la côte rocheuse très dangereuse (et ses batteries terrestres) et la flotte française.


Mais on ne commande pas aux éléments, et dans l'après-midi du 20 novembre, le vent est "très frais" et il n'y a plus guère de visibilité (les ordres se transmettaient par pavillons de couleurs). L'amiral ne parvient pas à organiser correctement son convoi et le combat s'engage trop tôt, entre le Four, l'île Dumet et les Cardinaux.

<<<Sir Edward Hawke


La position "en ligne" très prisée à l'époque (jusqu'à Trafalgar) et demandée par le boss ne peut être respectée très longtemps, surtout que le vent a changé et qu'il faut virer sous peine d'être bloqué à la côte, et ceci en laissant suffisamment d'espace entre chaque navire pour la manoeuvre.

Le Tonnant manque à virer, et cule. L'Anglais, au vent, s'infiltre et engage le combat.
Le Thésée, vaisseau de 74 canons, vire précipitamment. Il coule près de l'embouchure de la Vilaine, les sabords de sa batterie basse étant restés ouverts (Michel VERGE-FRANCESCHI) avec 630 de ses hommes dont Guy François kersaint, Comte de Coëtnempren et deux de ses fils Jacques Guy François et Guy-François.
Pendant et après la bataille, les Anglais et les Français sauvent les adversaires naufragés, et ils soignent ceux qu'ils peuvent
Le Redoutable est capturé et ses hommes faits prisonniers, le Superbe (70 canons, ) est coulé, le Soleil Royal (navire amiral, 120 canons, 2500tx) se réfugie près de la côte, et au matin se trouve relativement esseulé (il n'y a plus que le Héros qui l'attend).
Sept vaisseaux, trois frégates et une corvette, après s'être allégés en passant leur artillerie par-dessus bord, se sont enfuis vers la Vilaine…
Le Héros s'est laissé dériver pour protéger son navire amiral et n'est plus qu'une épave.
L'amiral de Conflans se retrouve donc seul devant l'escadre de Hawkes, et préfère se saborder plutôt que de se rendre à l'ennemi. Il incendie son vaisseau, passe lui aussi ses superbes canons par-dessus bord.
Le gouverneur du Croisic, le marquis de Broc, fait donner ses batteries pendant plusieurs jours, et les anglais ne pourront emmener, plusieurs semaines après, que la figure de proue du vaisseau amiral : une statue de Louis XV.
Les bateaux réfugiés en Vilaine resteront presque deux ans, bien gardés par une marine anglaise toujours présente ; parmi eux, l'Inflexible ne pourra être relevé d'une vasière près d'Arzal, après rupture de ses amarres. L'amiral, lui , pestera contre les "terrestres". Les bouches à feu primitives étaient construite à partir de barres de fer réunies par forgeage, puis cerclées ; elles tiraient des boulets de pierre sphériques. Au XVè siècle, les volées de canon furent coulés d'une seule pièce, au siècle suivant, ils furent coulés en bronze, puis l'âme fut creusé après la coulée. Ils se chargeaient par la bouche pour garder une plus grande résistance. On utilisa des boulets de fer. Grâce à des poudres de meilleure qualité, leur portée fut agrandie. Le largage des canons français à cette bataille des Cardinaux, serait du à l'existence d'un nouveau type d'engin à allumage par silex (et non par boute-feu) : il ne fallait pas qu'ils passent à l'ennemi. En ce temps là, avec une cadence de tir d'environ 10 à 15 coups à l'heure, les canons ne résistaient pas longtemps, et devaient être refondus régulièrement. Ceux de certains vaisseaux étaient décorés, gravés comme si cette ornementation avait une valeur guerrière. Aujourd'hui un canon du Soleil Royal est visible au Croisic, un second venant de l'Inflexible, est visible à La Roche Bernard (face à "la maison du canon"), un troisième dans cette même cité et visible sur le site du rocher, provient du vaisseau le Juste. Quant aux rochers des Cardinaux, ils sont aujourd'hui flanqués d'un phare du même nom qui remplace celui Hoëdic. Une tourelle éponyme est implantée sur les lieux du naufrage du Soleil Royal.


Le lendemain de la bataille des Cardinaux....
par
Richard Wright - Huile/toile 635 x 762 mm -
National Maritime Museum , London

En commentaire, on peut réfléchir au terme "vaisseaux de ligne". Souvent les batailles voyaient un affrontement de lignes de vaisseaux, à coup de canons. Et les anglais étaient non seulement plus équipés, mais aussi beaucoup plus habiles que les français à ce type de sport. Il faudra attendre la bataille de Trafalgar pour que Nelson prouve l'inefficacité de ce dispositif, en s'infiltrant luis aussi entre les rangs des bateaux de l'amiral de Villeneuve avec le résultat que l'on sait. La suprématie du bateau le plus manœuvrant devient évidente, elle était d'ailleurs bien connue des corsaires qui n'hésitaient pas, avec des petits gabarits, à entrer en chasse de bateaux beaucoup plus lourds et plus armés.


The Battle of Quiberon Bay (bataille des cardinaux)
par Nicholas Pocock, 1812. National Maritime Museum

les anglais ont 300-400 pertes, les français 2500.

LaperouseOn pourra aussi sourire quant aux négociations qui seront menées par le duc d'Aiguillon et l'amiral Hawke pour des échanges de prisonniers. Après beaucoup de politesses et d'envois de présents, elles commenceront à l'initiative des anglais, et leur déléguation abordera à Pénerf du 23 à fin novembre (le navire amiral mouillant à un mille au large) pour la restitution des prisonniers du Formidable, entre autres, dont 114 blessés entreront aux hopitaux de Vannes avant la fin du mois.

<<< Jean Françoise de Galaup de Laperouse, blessé, est fait prisonnier à 18 ans sur le Formidable puis libéré sur parole le 28

Le canon tonnera encore en embouchure de Vilaine pour protéger les réfugiés, et au Croisic jusqu'à mi-décembre, ponctuant les aléas politiques de ces tractations...

les protagonistes

Les Français
Nom
Commandement
canons/
hommes
Commentaires
Soleil Royal
Cap.B. de Chasac
80/950
Sous la marque de Conflans - brûlé
Orient
Cap.N. de la Filière
80/750
Marque du Chevalier de Guébridant Budes
réfugié à Rochefort
Formidable
Cap.St André
80/800
Marque de Saint André du Vergé - pris
Tonnant
Cap.St Victoret
80/800
Marque du Chevalier de Beauffremont
réfugié à Rochefort
Magnifique
Bigot de Morogues
74/650
réfugié à Rochefort
Intrépide
Chastologer
74/650
réfugié à Rochefort
Héros
Vicomte de Sanzay
74/650
brûlé
Thésée
Kersaint de Coetnempren
74/650
coulé
Robuste
Fragnier de Vienne
74/650
réfugié en Vilaine
Glorieux
Villars de la Brosse
74/650
réfugié en Vilaine
lire plus bas
Dauphin Royal
Chevalier d'Uturbie Fragosse
70/630
réfugié à Rochefort
Northumberland
Belingant de Kerbabut
70/630
réfugié à Rochefort
Juste
François de Saint Allouarn
70/630
échoué en Loire
Superbe
Montalais
70/630
pris
Dragon
Vassor de la Touche
64/450
réfugié en Vilaine
Eveillé
Prévalais de la Roche
64/450
réfugié en Vilaine
Brillant
Keremar Boischateau
64/450
réfugié en Vilaine
Bizarre
Prince de Montbazon
64/450
réfugié à Rochefort
Solitaire
Vicomte de Langle
64/450
réfugié à Rochefort
Hébé


40/120
rentre à Brest
Vestale

réfugié en Vilaine
Aigrette

réfugié en Vilaine
Calypso

réfugié en Vilaine
Prince Noir
-
-
réfugié en Vilaine
Vengeance---
Sphinx
Goyon
64/
Inflexible
Tancrede
64/
perdu en entrant en Vilaine

maquette de la frégate
Parmi les navires la frégate "La vengeance"
armes de la vengeance
Les bateaux avitailleurs français
Ils étaient chargés de vivres pour l'expédition
de conquête de l'Angleterre
d'après un bordereau de founitures à Nantes
Bateaux Français
port en tonneaux
Bateaux Françaisport en tonneaux
Le Pallu
450
le St jean Baptiste
300
L'Amphitrion
300
les Jeanes Cousins
170
l'Entreprenante
170
le Centaure
450
la Pomme d'or
400
la Folie
300
le Prince sauvage
180
la Driade
150
Le Courteille
350
la Brillante
400
la Loire
300
la Menette
200
le Félicité
250
le Conflan
400
la Gloire
400
le Théophile
200
le Lowendal
300
l'Aigle
180
le Mercure
400
le Robuste
300
soit
22 accompagnateurs
pour au total
6550 tx

Bateaux Anglais
Nom
Commandement
canons
équipage

Royal George
Captain Campbell
100/880
Sous la marque de Hawke
Union
captain J.Evans
90/770
Sous la marque de
Sir Charles Hardy
Duke
Thomas Graves
90/750
-
Namur
M.Buckle
90/780
-
Resolution
H.Speke
74/600
échoué au Four
Hero
Honorable G.Edgecombe
74/600
-
Warspite
Sir John Bentley
74/600


-

Hercules
W.Forterscue
74/600

-
Torbay
Hon.Augustus Keppel
70/520

-
Magnanime
Lord Viscount Howe
70/520
ex français
Mars
Commodore J.Young
70/520

-
Swiftsure
Sir Thomas Stanhope
70/520


-

Dorsetshire
P.Denis
70/520

-
Burford
G.Gambier
70/520

-
Chichester
W.S.Willet
70/520

-
Temple
Hon.W.Shirley
70/520

-
Essex
Lucius O'Brien
64/480
échoué au Four
Revenge
J.Storr
64/480

-
Montague
Joseph Rowley
60/400

-
Kingston
Thomas Shirley
60/400

-
Intrepid
J.Maspleden
60/400

-
Dunkirk
R.Digby
60/420

-
Defiance
P.Raird
60/420

-

François DE SAINT-ALLOUARN commande « le Juste » son frère ROSMADEC est son second.
Godefroy de Roussel de Préville était à bord du FORMIDABLE, Son frère François était sur le Brillant

Lettre du Baron de Tersac à Monsieur de Vernajou (son père) avec adresse et marque postale "LAROCHE/BERNARD", à bord du Glorieux en rivière de la Vilaine le 25 novembre 1759. Merci à http://perso.wanadoo.fr/bibliorare
"Monsieur mon très honoré père,
Il aurait été inutile de vous informer de notre sortie de Brest; il est heureux pour moy, et j'en doit remercier le tout puissant, d'être à même de pouvoir vous informer de l'échec que vient de recevoir notre marine; le Regt à été écrasé mais j'ai eu le bonheur de m'en tirer sain et sauve. Nous avons été combattu par des forces supérieures du double au notres. L'affaire s'est passée sur les cotes du sud de Bretagne. Les elemens nous ont été plus contraires que nos ennemis, nous avons eu deux vaisseaux qui ont fait capot par le gros tems. Le pauvre De Brie l'ainé .. et toute sa compagnie se sont noyés dans un de ceux qui a eu le malheur de chavirer; nous avons cinq compagnies qui ont été faites prisonnières de guerre qui ont perdu six officiers qui ont été tués .. trois de blessés et trois qui n'ont rien eu. Le Ch.de Brie est du nombre de les derniers. Nous sommes entrés ici sept vaisseaux et quatre frégates sans avoir quasi souffert. Mr le Ml.de Conflans a été obligé de bruler son vaisseau a la cote et notre état major et cinq compagnie du Regt qui étaient sur son bord vont en garnison à St Brieux. J'attend l'ordre de les y aller joindre avec bien de l'impatience. Car nous sommes bien ennuiés d'être sur les vaisseaux. Le détail de notre affaire est au dessus de mes forces, il faut être du métier pour pouvoir en dire quelque chose de vraisemblable; je laisse aux nouvelles publiques le soin de vous en instruire, il n'y a point d'exemple d'un regt qui est autant souffert car outre le nombre prodigieux de monde que nous avons perdu, ce qui s'en est échapé ou sauvé que ce qu'il avait sur lui et a perdu armement et équipement de tout espèce il est impossible de nous relever si le roy ne nous en donnait le moyen ..."

(extraits et sources : http://perso.club-internet.fr/kervoyal/, Secrets et gloires du Morbihan de Claude Dervenn, Les mystères de l'île Dumet de E. Letertre, le combat des cardinaux de Pierre de la Condamine, etc. )

Plus de renseignements : www.archeosousmarine.net/cardinaux.html



En 2009 a eu lieu la commémoration pour les 250 ans du drame





 


           retour haut / back up retour haut / back up retour haut/back up

   visiteurs      visiteur en ligne


Maison du Patrimoine - Musée de Quiberon
3 rue de Port Haliguen
56170 Quiberon / France
Ecrire à Webmestre du Musée de Quiberon       Liens / Links / Linke

Webdesign : www.design.quiberon.info


  Site powered by GuppY v4.5.19 © 2004-2005 - CeCILL Free License